jeudi 25 mai 2017

Le traumatisme - Michel Cyme


Mise en conditions....







Il y a quelques semaines, j'ai découvert avec... aberration les quatre pages traitant des organes génitaux, dans le nouveau livre (Quand ça va, quand ça va pas : le corps expliqué aux enfants (et aux parents !) ) de notre bon Doc france 5, le sympathique et télégénique, Michel Cymes.







Le choc. La gifle...








  « L'estime de soi est essentielle pour avoir uncerveauheureux »
qu'il nous dit le bon docteur dans sa chronique....
Il peut t'expliquer la neuro plasticité en deux coup de cuillère à pot, mais par contre, à l'étage du dessous, il manque de mots pour te causer machinerie. 
Utérus, vagin, vulve… tout ça, c'est oublié !



Est-ce pathologique docteur ? Ignorez-vous vos propres conseils ? Manquez vous d'activité cérébrale afin de mieux oxygéner votre cerveau en vue d'entretenir votre mémoire ? Pourtant, vous le dites vous même, vos études de médecine, « ce n’était pas au XVIIIe siècle », mais bien « à la fin des années 80 ».
Et même si je n'étais pas née (quoi que… ça dépend votre année de promotion), je crois pouvoir m'avancer et dire on connaissait déjà tout ça.


ouaiiiiiis je sais c'est fouuuuuuuu! 

Je dois vous avouez mon cher Michel que là, mon estime de moi en prends un coup…

Depuis la découverte de ces deux pages illustrées, mon cerveau dépérit. Mon hippocampe en a pris un coup, je vais avoir du mal a sortir ça de ma mémoire traumatique....






Et visiblement je ne suis pas la seule ! Libé nous en parle, 20 minutes, etc, etc...


Celle que j'ai préféré lire dans cette bataille médiatique, c'est Maia M, dans un article pour Le Monde 



(c'est paut-être parce que je la suis déjà avec assiduité sur GQ, allez savoir, ma vision est peut être biaisée par des années de chroniques sexo...)


hem... mais passons mes passions.




quelques extraits des pages trouvée sur Libé et Le Point

 Image associée    Résultat de recherche d'images pour "michel cymes livre enfants"


Du coup...je cherche des réponses à la question restée en suspend : comment parler d'anatomie, d'hygiène, de parties génitales aux bambins ?


Et bien Mademoizelle se débrouille plutôt bien!
La preuve en image!


"Parler simplement d’anatomie aux enfants, c’est aussi leur permettre un rapport plus sain à leur corps en grandissant. On s’y met ?"

(Merci Chloé P. )



Certes, c'est cis-normé. MAIS les organes ont le mérites d'être entiers. C'est un pas de plus. 
YEEAHHHHH!!!!






Ju.

mardi 23 mai 2017

VIDEO, licornes et genre




"Et mon cul... C'est du Pouhiou?"

Bonne question!!!




Quézako d'abord...
Pouhiou, c'est un personnage tout à fait fascinant, qui même s'il a cessé son activité sur la chaîne depuis, a tenu pendant un moment une web-émission sur YouTube ou il essayait (avec pas mal de succès) de tordre le cou aux idées reçues sur la sexualité.
Mademoizelle lui avait consacré un article en 2014.
Au bout d'un certain nombre de contributions et suite à des remarques de la part de son auditoire il a fait cette vidéo traitant du "spectre des genres" (j'aime énormément cette appellation). Car ses vidéos sont c'est vrai plutôt hétéro-cis centrées.

Et du coup, il a fait ça:






Découverte tout à fait fascinante! Si, justement!
 Qui rejoint ce que je tente d'exprimer à travers mon mémoire, mon questionnement et mon raisonnement, que je veux aussi inclusif que possible.



C'est difficile.
Les stéréotypes sont implantés profondément.

une vulve c'est "un sexe féminin"
une vulve c'est la féminité
une vulve c'est érotique
une vulve c'est associé à un vagin
une vulve c'est la sexualité
une vulve c'est reproducteur
une vulve c'est une femme

Et bien... non. Pas forcément.
Pas QUE...



C'est délicat. C'est compliqué. Ça peut me "mettre en danger"*. 
Pourquoi? 
Parce que la société occidentale telle que nous la percevront aujourd'hui est principalement hétéro et cis normée.
Ce qui implique qu'il y a peut de place pour les personnes LGBTQI+.

OUI!


Et cette réalité, qui est la notre, implique souvent d'exclure ces personnes de l'équation. Par oubli, par souci de confort, de "sécurité"**... QUE SAIS-JE?
Ça reviendrait presque à traiter deux sujets en même temps, puisque le "genre" est un sujet d'études à part entière.



.
.
.



Sauf que personnellement... en tant qu'être humain,
cherchant dans le domaine des Sciences Humaines,
ça me gêne. 



Oui. Je ne veux oublier personne. 
C'est une question, d'étique, de justesse, de justice.
Certes, ces hommes à vulves n'ont peut être pas envie d'en parler. 
Certes, ce sera peut être délicat de recueillir des témoignages de personnes non cis.

Certes, ça ne représentera peut-être pas une grande partie de mon développement. Au mieux, ce sera l'ouverture. 
Mais ça DOIT exister. 



Ceux qui me dirons... ah oui... mais au moyen âge... on savait pas.... toussa-toussa....
OUI.
Il y a des paramètre que je ne peux changer. Je ne peux remonter le temps pour bouleverser tout ce qui a pu être fait. 
Dans ces cas précis les vérités énoncées plus haut seront forcément plus présentes.
MAIS.

Je veux savoir comment nous, êtres humains, percevront la vulve AUJOURD'HUI.



Et le changement c'est maintenant!!!!
(bigre, ne n'en reviens pas de dire ça... berk, espérons que maintenant qu'il a plus de job il ne viendra pas me réclamer des droits d'auteur...)


Voilà.


Cette réflexion est importante.... elle est peut être erronée... Elle doit être nourrie.
J'aimerais trouver du répondant, des interlocuteur-ice-s

Percevoir la vulve aujourd'hui ça peut aussi bien vouloir dire: ne pas l'aimer, s'en débarrasser, ne pas la voir, la faire retoucher, la photographier, la dessiner, la mouler, en faire des œuvres d'art, en faire une image de contestation, aimer ses formes, en avoir peur, en avoir envie, éprouver du dégoût, de la fascination...


Alors n'hésitez pas... 









Des bisous.
Ju.











* = je fais là référence à un danger... professionnel, la difficulté pouvant induire des erreurs ou les préjugés un mauvais à priori sur la façon dont le sujet a pu être traité.
** = ici encore la sécurité évoquée rejoint la notion de danger précédemment expliquée. 



Point Blog / Mémoire / Image





On pourrait croire qu'un blog, c'est pas forcément ultra sérieux et que je mériterais un bon coup de pied aux fesses façon "va bosser au lieu de glander".



Sauf que non

Ce blog est une partie VIVANTE de mon travail. 
Ici, je suis un maillon de la chaîne de propagation et de valorisation des images qui m'interpelles et qui m'intéressent.
Ce n'est pas anodin.








Et oui... c'est moi... 
Je fais partie du "gang"...

via ce blog, via mon instagram personnel, via Facebook,
je participe, à ma manière, à la diversification des images...


Et je dois avouer que c'est avec une certaine fierté que je constate l'apparition de fruits sur cet arbre que j'ai planté en début d'année.
Je cherche, relaye, produit de l'image et tente par le biais de ce blog de communiquer.
Tant pis si c'est un monologue, ça fait parfois partie du jeu par moments.
Mais je ne peux m'empêcher de me dire que même si peu de gens font des retours, beaucoup voient... certains partagent...
ce sont les premier pas.





Et derrière tout ça, une image encore.







Et comme dirait
(ou plutôt, comme m'a envoyé )
Mon professeur d'anglais:











oui, j'ai la chance d'avoir un prof d'anglais de ouf-guedin
ultra impliqué et fasciné par les projets de ses étudiants...
vous pouvez être jaloux.







Allez... bisous, paillettes, bonheur et joie dans vos sœurs.

Ju.




S'il te plaît, dessine-moi une Vulve -2




Avec beaucoup de retard,
un petit point météo-boulot.


Il y a quelques semaines j'ai eu le plaisir de blablater au J'en Suis J'y Reste à propos de mon mémoire et surtout d'une partie des questions que soulève ma recherche.



Je profite de ce moment pour remercier une fois de plus chaleureusement l'organisation, mes deux bonnes fées qui m'ont aidé à installer mon bazar et toutes les personnes présentes.




voici un petit point photos / biblio pour vous <3  









La question de la censure


s'interroger... à la suite de cette performance, il y a eu un relais. Cependant, ce qui est déstabilisant c'est que le traitement de l'information imagées est... anarchique.
certains floutent Deborah, d'autres Courbet, d'autres les deux, d'autres rien.
Mettez vous d'accord à la fin!



Deborah de Robertis devant L'Origine du monde, de Gustave Courbet au Musée d'Orsay à Paris, le 29 mai 2014 source: le Monde





Source: http://perezhilton.com/tag/gustave_courbet/#.WOq1edLyjIU
Vidéo publiée par artFido: https://www.youtube.com/watch?v=KMm8GjoDNZ4


Mais pourquoi cette censure?


"It's a body part!"


Ben Daniels Flesh and Bone Créé par Moira Walley-Backett 2015




Reprenons depuis le "début"...




Préhistoire.... 

ok.... visiblement pas problème... on sait que ça existe...


Antiquité... 

Baudo, figure mythique qui redonne gout à la vie à Demeter.... plutôt positif n'est ce pas?


Moyen-âge.... 
ah, ça se corse.

Nos contemporains qualifient ce genres d'images "d'obscène"...

Mais finalement, nous en venons de plus en plus à remettre en question cette idée...












Sinon pourquoi en porter sur soi?






















Il est plus que vraisemblable que l'image des vulves avait une fonction apotropaïque, autrement dit, comme les pénis de Pompéï: elles éloignaient le mal. Cette possibilité souvent oubliée donnerait pourtant tout son sens à ces artefacts (protégeant les édifices religieux du malin, ici qu niveau de la fenêtre, et les gens, d'où l'idée de produire des enseignes pèlerines à cette effigie).

D'ailleurs.... on chassait le diable comme ça!
(ou les envahisseurs...)




Charles Eisen,
Le diable de Papefiguière,
1762, gravure collection particulière.






Puis, les productions vont progressivement évoluer...














Gustave Courbet,
L'origine du monde,
1866, Paris, musée d'Orsay. 






Attribué à Boucher,
Leda et de cygne
,
v. 1740, collection privée.










Et après?




On commence à voir fleurir des productions différentes...




Niki de Saint Phalle, Jean Tingely,
HON,
1966, installation éphémère.


Mais la censure à la dent dure...






Andres Serrano, 

The Interpretation of Dreams (Triumps of the Flesh),
 2000, New York, Courtesy Paula Cooper Gallery.




Cette photographie, exclue de la rétrospective consacrée au photographe en 2015, fut au centre d'une nouvelle performance de Deborah:




"Il y a une dame qui montre tout à tout le monde" 
© Deborah De Robertis 

Photos: Frederic Pauwels; Moumni Anir





(remarquez au passage,
le délicat emblème du musée
pour cacher ce qui ne saurait être vu...
ça a beau ne pas être exhibable,
on sait que c'est chez eux que ça à eu lieu!)




Aujourd'hui

Il y a un vrai renouveau dans la création, attachée à ces images de vulves. Esty, Instagram,... des centaines de personnes dessinent, brodent, cousent, sculptent, façonnent, enfilent (avec des perles) des vulves.
Ces images doivent avoir une fonction. Il doit y avoir une pensée derrière tout cela...

Et ce qui semble intéressant, c'est que ces images... sont dépourvue d'érotisme pour beaucoup. le centre de l'attention, c'est ce motif multiple qu'est la vulve.

Ne serait-on pas revenus au moyen-age?







Petit point biblio pour les tatillons du fond.

- Kristen Anderberg, Vula Empowerment, 2011.

- Gil Bartholeyns, Pierre-Olivier Dittmar, Vincent Jolivet, Image er transgression au moyen âge, Paris, Puf, 2008.
- Barbara Creed, The Monstrous-Feminine, Oxon, Routledge, 1993.
- Georges Devereux, Baudo, la vulve mythique, Paris, Payot & Rivages, 2011.
- Elsa Dorlin, La matrice de la race, Paris, La Découverte, 2009.
- Rokudenashiko, What is Obscenity?, Toronto, Koyama Press, 2016.
- Elvan Zabunyan, Chrystel Besse, Arlette Fontan, Françoise Gaillard, Marie-joseph Bertini, Cachez ce sexe que je ne saurais voir, Paris, Dis Voir, 2003.